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Mémoire-de-la-Littérature
24 octobre 2011

Bref Post-Scriptum Werthérien

                     Werther1                                 Werther2

La lecture précédente des Fragments d’un discours amoureux de Barthes a tant souligné de références aux Souffrances du jeune Werther qu’il était nécessaire d’y retourner. Déjà lu ? En classe de première il me semble, année scolaire 1959-1960, quelques extraits, vraisemblablement en liaison avec Rousseau et La Nouvelle Héloïse. Pas bien certain.

Je dispose d’une édition Folio de 1973, préface et notes de Pierre Bertaux, traduction de Bernard Groethuysen.  Très intéressante la préface, avec ceci d’amusant quand on se reporte au premier degré de Roland Barthes lisant et relisant Werther, que P. Bertaux introduit l’hypothèse un peu iconoclaste d’un Gœthe de 25 ans tenté par l’autodérision thérapeutique et, au jour du bilan d’amours malheureuses, se livrant à un persiflage de la sentimentalité outrée  de l’époque.

Quoi qu’il en soit, l’adhésion de Roland Barthes, deux siècles après, à des tourments d’âmes trop excessifs pour ne pas courir le risque d’en passer pour insignifiants aux yeux de qui ne traverse pas des orages similaires ne fait que confirmer cette impression déjà exprimée : les sanglots amoureux ne peuvent toucher que les amoureux.

A écrire Werther, Goethe s’est fait du bien. A écrire ses Fragments, Barthes a pris du recul et s’est soulagé d’un poids. Dans chacun des deux cas, la lecture doit garder ses distances. Werther se donne une comédie qu’il finit par prendre au sérieux, ce que Goethe n’a pas fait, pour parler comme la jeunesse des réseaux d’aujourd’hui, IRL (In Real Life).

Pour l’information culturelle, la lecture est très conseillée . Cela prend trois heures, préface et notes comprises.

Quant à Roland Barthes, il a souffert d’amour et il en a fait un livre. Le plaindre un peu, pas trop.

Peut-on tellement dire autre chose ?

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