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Mémoire-de-la-Littérature
5 décembre 2013

Le Feu - Henri Barbusse

14-18-2Henri-Barbusseimages-1

Les dernières pages du livre sont d'un idéalisme verbeux qui déçoit, quand les chapitres immédiatement précédents soulèvent une émotion vraie, poignante, chez le lecteur.

Dommage.

Le roman, prix Goncourt 1916, bâti en vingt-quatre assez courts chapitres qui dessinent, chacun, une situation autonome, posent un cadre, décrivent une mission, met un certain temps à gagner l'attention, mais progressivement on s'attache à l'escouade dont on suit depuis le début les pérégrinations et on s'installe, au long du dernier tiers, dans l'horreur qu'elle traverse.

Il y a eu en son temps des polémiques, d'autres témoins de la Grande Guerre (Jean Norton Cru) ont contesté l'excès de certaines images, mais la peinture de Barbusse, saisissante, déroule un plaidoyer généreux, à l'évidente conviction, dont on sait malheureusement assez qu'il a été, à côté d'autres, inutiles.

On ne peut pas, sachant ce que l'on sait, regardant autour de soi, jetant un regard sur le siècle écoulé, sortir de là optimiste.

L'inhumanité de la boucherie de 14-18 demeure et l'on n'a pas le sentiment que la prise de conscience de sa monstruosité ait de quelque façon fait tellement avancer la générosité des comportements individuels comme collectifs.

Tristes réflexions, tristement banales.

Lecture préalable aux cours du Collège de France (La Guerre littéraire), le parcours dans les tranchées, sous le feu, ou au cantonnement du soldat Barbusse a peu à voir avec les lignes du narrateur de la Recherche quand il pense Saint-Loup au front. On change sérieusement de registre. On imagine mal le séduisant Robert rongé par la vermine des tranchées. Deux mondes. Mais Barbusse en est revenu, quand le héros de papier de Proust y est mort. La fiction a été, là, plus cruelle que la réalité.

On n'a guère le cœur, pour revenir au Feu, lecture faite, de philosopher plus avant. Les hommes sont décevants et le "Plus jamais ça" est une bien pauvre ritournelle.

14-18Le chemin des DamesChemin_dames_abris

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