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Mémoire-de-la-Littérature
16 avril 2017

SEMINAIRE N° 10

Mardi 21 / 3 / 2017

JESSICA DESCLAUX

Jessica Desclaux

Samedi 26 novembre 2016, à 14h

Salle des Actes - En Sorbonne - 1 rue Victor Cousin 75005 Paris 

JESSICA DESCLAUX a soutenu  sa thèse de doctorat :

Les Voyages de Maurice Barrès. 

En présence du jury :

MME BASCH ( PARIS 4 )
M. COMPAGNON ( Coll de FR ) (Dir. de Thèse)
Mme GERMAIN ( BNF )
M. RAMBAUD ( PARIS 4 )
M. TORTONESE ( PARIS 3 )
M. WITTMANN ( Lorraine )

Résumé :

L’enjeu de cette étude est de défiger l’image du patriote lorrain enraciné dans sa petite patrie, qui l’emporta dans l’histoire littéraire : à Barrès, défenseur de l’enracinement, répondrait Gide, le voyageur. De 1887 à 1923, Maurice Barrès effectua une quarantaine de voyages à l’étranger. En repartant du chapitre qu’Albert Thibaudet consacra au voyageur dans La Vie de Maurice Barrès, on interrogea l’hypothèse selon laquelle Barrès se forma un itinéraire esthétique et intellectuel à partir de ses voyages. Contre la dualité diachronique de l’écrivain, qui passa du Culte du Moi au Roman de l’énergie nationale, on dégagea une trajectoire en quatre temps : Barrès se mit à l’école de l’Italie, de l’Espagne, de l’Orient, et, durant la période de définition de son nationalisme, interrogea particulièrement la leçon de la Grèce. En plus de considérer le voyage comme un lieu éduquant l’esthète et l’écrivain, on analysa l’instruction apportée par l’étranger à l’homme politique. À cette fin, on fonda la réflexion sur les manuscrits du fonds Barrès de la BnF et on privilégia une approche génétique, qui remette en mouvement l’écrivain. Par l’intermédiaire de Barrès, on entend saisir la renaissance que connut le voyage d’écrivain, sous l’influence du modèle des esthètes anglais, dans le contexte des redécouvertes artistiques et de la montée des tensions internationales.

Cette présentation officielle du travail à suivre de Jessica Desclaux (http://www.paris-sorbonne.fr/Mme-JESSICA-DESCLAUX-Les-Voyages) m'a semblé, dans sa rédaction, bien maladroite. Pourquoi tous ces passés simples? Le passé composé est devenu pour nos oreilles tellement plus harmonieux, tellement mieux adapté. "Défiger" m'a laissé rêveur, mais Emile Littré l'atteste. Quant à la tournure "En plus de" suivie de l'infinitif, on ne peut guère vanter son élégance et je soupçonne son incorrection. On en trouvera néanmoins un défenseur documenté ici: http://www.btb.termiumplus.gc.ca/tpv2guides/guides/chroniq/index-fra.html?lang=fra&lettr=indx_autr8BKE-TUZytps&page=9ohKqaaMvFZE.html

Jessica Desclaux est par ailleurs déjà intervenue au Collège de France.

Ainsi peut-on noter l'information suivante :  :

Jeudi 13 juin 2013

Collège de France - Amphithéâtre Marguerite de Navarre

Matin – 10 h

Présidence : Anne Simon (CRAL, CNRS-EHESS)

(…)

Jessica Desclaux (Université Paris-Sorbonne) : Échos barrésiens dans "Combray"

Invitée aujourd'hui par A.C. qui fut son Directeur de Thèse, la voici donc, appliquée, sérieuse, voire sévère. Jeune femme qui fait … jeune, on la croit plus facilement étudiante délivrant devant une classe de lycée sa leçon de Capes pratique que docteur d'Etat et nantie d'un passé d'ATER à l'ENS,  à l'orée d'une carrière qu'on lui souhaite par ailleurs gratifiante. Elle a un côté débutante qui trébuche un peu sur les mots, sans toutefois sembler pour autant timide ou gênée.

Jessica Decaux ressemble un peu à une actrice à l'affiche en ce moment du théâtre du Lucernaire (Cécile Magnet) dans une pièce aussi excellente que recommandée sur la gestion du deuil (Le Déni d'Anna – cf : http://ednat.canalblog.com/archives/2017/03/18/index.html)  

Au-delà de ces remarques de forme, Jessica Desclaux maîtrise bien sûr parfaitement son sujet et s'intéresse au thème suivant : Le "match professionnel" selon Maurice Barrès

 

                                   *                                 *                                 *

Barrès - JE Blanche

Maurice_Barrès

Barrès-Zuloaga Ignacio

                              

Le fluet jeune-homme peint par Jacques-Emile Blanche en 1890 ne lui semble pas annoncer outre mesure un professionnel du combat, ni le tableau d'Ignacio Zuloaga, Maurice Barrès devant Tolède. Mais enfin, bon an mal an, Jessica Desclaux (J.D.) a trouvé une douzaine de duels dans lesquels Barrès s'est - ou s'est trouvé - impliqué, encore que deux seulement soient réputés effectifs. Les autres se sont dénoués sans aller jusqu'aux armes.

On note qu'André Billy, dans Les écrivains de combat, en 1931 enrôle Barrès en faisant débuter cet engagement avec sa trilogie du Roman de l'énergie nationale (1897-1902) : Les déracinés – L'appel au combat – Leurs figures, surtout, dit Billy, le dernier.

REMARQUE : Pourquoi Jessica Desclaux s'obstine-t-elle à dire "ek cetera" au lieu de "et cetera (et cætera)"? Cette maladie journalistique est horripilante.

On parle des typologies d'écrivains mises en avant par Jules Huret (Enquête sur l'évolution littéraire – 1891). Barrès classé parmi les "Ironiques et blagueurs" et non dans la rubrique "Boxeurs et savetiers".

Compte tenu de la brièveté obligée de l'exposé, Jessica Desclaux n'abordera, annonce-t-elle, que deux thèmes sous deux intitulés: Jouer de la plume comme d'une épée: Barrès et les duels – Polémique littéraire et création.

Cela se suit sans déplaisir. Je ne détaillerai pas. Je remarque l'allusion au beau "tombeau" que Barrès consacrera à Stanislas de Gaïta, ami de jeunesse auquel il est resté fidèle. On peut en prendre connaissance ici (très long texte): http://www.crc-rose-croix.org/index.php/forum15/8-divers/12-maurice-barres-stanislas-de-guaita

J.D. présente la revue Tâches d'encre qu'à 22 ans, Maurice Barrès  fonde pour "sortir de l'ornière" , avec comme enjeu de se faire connaître grâce à des "éreintages". Il craindra, au bout de quelques numéros, que la démarche, à terme, ne le desserve et il l'abandonnera. La première victime fut Victor Tissot, auteur en 1875 d'un "Voyage au pays des milliards" qui lui vaut d'être taxé par Barrès de mauvais français et accusé de faux patriotisme. Ce pays était la Prusse et le succès de l'ouvrage avait été considérable (50 000 exemplaires vendus en quelques semaines).

J.D. souligne que les duels se déclenchent beaucoup plus dans le cadre de dissensions d'ordre politique ou suite à des articles de journaux qu'à la suite de  la parution d'un livre.

Elle reste ensuite quelques minutes sur trois ouvrages de Barrès, trois moments.

Un homme libre. Sur le modèle de Tâches d'encre, Alexandre Tisserand fonde une revue , La batte, éphémère gazette satirique  pour laquelle il sollicitera Barrès. Alors que la revue est anti boulangiste quand Barrès est pro, il interviendra quand même à partir du n° 8 (elle s'éteindra au seizième), pour insérer deux articles sur Venise et un troisième qui moque le récit de voyage de Taine en Italie. Il prépare parallèlement son roman, Un homme libre, deuxième volume de la trilogie consacrée au Culte du moi. Il y sera question de Venise, entre autres.

La mort de Venise . J.D. sous-titre : Polémique et art de la pêche.  C'est un petit texte, qui peut se lire, intégré à un volume qui rassemble d'autres écrits (dont d'ailleurs le tombeau de Stanislas de Gaïta) ici : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k107803q. J.D. le présente comme faisant suite à la réaction négative de Barrès face à la parution en 1896 d'un livre de Hugues Rebell, La Nichina (gros succès de librairie) qui lui était dédié mais où l'auteur faisait de Venise une peinture qui ne lui convenait pas. Situation où le roman du mauvais disciple pousse le maître à reprendre le sujet.

En Egypte . J.D. sous-titre : Jouer à saute-mouton avec ses confrères. Œuvre inachevée. J.D. évoque huit cahiers de notes sur un voyage en Egypte en compagnie d'une vingtaine de journalistes, dans une atmosphère d'émulation littéraire. Frictions positives et non affrontements.

Je n'ai pas suivi tout cela avec une attention suffisante.

                                                                                             Il reste quelques minutes (six ou sept) consacrées au pseudo-échange habituel avec Antoine Compagnon, échange dont l'utilité s'impose rarement à l'évidence.  A.C. procède à une relecture "à sa façon" de quelques aspects de l'exposé. C'est désespérément lent. Il y a, sur la fin, un bref moment que j'ai trouvé "mignon" (c'est le seul mot qui me vienne), avec un joli sourire et deux mots de Jessica Desclaux sur un duel avorté de Barrès, à propos de boxe et de savate.

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