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Mémoire-de-la-Littérature
14 juin 2013

Actualité d’Antoine Compagnon

Compagnon       Proust

CollFrance      ENS-ULM

J’avais trop de contraintes domestiques pour pouvoir suivre le colloque Proust organisé pour clore l'année en cette fin de semaine. Je me suis contenté de deux minuscules coups de sonde. Hier jeudi 13, en arrivant dans l’amphi Marguerite de Navarre un peu avant 16h pour assister aux questions (une vingtaine de minutes) qui ont suivi les exposés de Maurice Samuels (Université Yale) et de Yuji Murakami (Collège de France), et ce vendredi 14, à l’ENS, salle Dussane, pour suivre la communication (45 minutes) de Philippe Chardin (Université de Tours) : Sécheresse française et sentimentalité européenne.

La salle Dussane était bondée, trop exiguë, il y faisait une chaleur insupportable et, debout près de la porte, je n’ai pas demandé mon reste – outre que j’avais un rendez-vous – quand Philippe Chardin s’est tu. Mais il avait été fort intéressant. Un rapide survol du champ ouvert par le titre de son propos, clair, avec quelques citations de la Recherche attendues mais toujours agréables, et à la clé, hommage à l’organisateur, sans doute pas indispensable mais pourquoi pas, et bien amené,  quelques lignes de l’autobiographie d’AC, La classe de rhéto.

Au premier rang, souriant, Antoine Compagnon himself. Moins bien habillé, enfin, dans un style moins absolument strict, qu’hier, où descendant à l’amphi Navarre, je l’avais croisé dans l’escalier, qui remontait. Mais, ceci justifiant peut-être cela, hier, c’était un jour particulier, élection à l’Académie Française, au fauteuil vacant de Pierre-Jean Rémy. Il était candidat, AC, avec huit autres, parmi lesquels la « grosse pointure », pour parler le Pierre Perret, était Xavier Darcos. Qui l’a emporté.

Je persifle souvent en rendant compte des cours d’AC, mais c’est potache et cet échec m’a ennuyé. Darcos n’a pas été un bon ministre de l’Education nationale – vous me direz : Citez m’en un ! . Son parcours de professeur est sans doute extrêmement robuste, mais reste si j’ose dire secondaire, comme l’enseignement du même nom, comprît-il la charge d’une Khâgne et un poste d’Inspecteur Général. Et puis, il en a brillamment fait la preuve lors d’une émission télévisée où il s’est compromis, il est incapable de faire une règle de trois !  Antoine Compagnon a une formation scientifique de départ éminente, un basculement exceptionnel vers une carrière universitaire dans le domaine des lettres qui a couvert les deux bords de l’Atlantique avant de lui ouvrir le Collège de France … et je prends le pari qu’il est incollable sur la règle de trois ! Le choix de l’Académie ne me semble pas avoir été le bon.

AC est sans doute affecté car je le soupçonne d’aimer les honneurs, ce que je déplore un peu. Je trouve assez ridicule – plus encore pour un homme de qualité - de se porter candidat à l’Académie comme de souhaiter une médaille en chocolat, mais enfin d’autres, et de très grands, s’y sont prêtés. Et je crois qu’AC côté narcissisme (cf. les billets de son blog du Huffington Post), n’est pas à l’abri de l’attaque. Cette rebuffade de l’Académie doit donc lui coûter. Mais le narcissisme de l’homme de talent ne doit pas être porté au débit de son talent. Du coup, je regrette sa candidature, mais je compatis sincèrement à son possible dépit, au regard des autres candidats, justifié.

Hier, amphi Marguerite de Navarre, les questions, qui tournaient autour de l’antisémitisme ou du philosémitisme de Proust laissaient deviner des exposés préalables intéressants. Des deux intervenants questionnés, j’ai retenu le français plein du charme d’un accent anglo-saxon prononcé de Maurice Samuels, ses réponses modestes et équilibrées, à l’écoute du questionneur, et d’autre part, le repli souriant et très asiatique de Yuji Murakami qui n’a répondu à rien, laissant l’interrogateur à son interrogation, dans un mutisme affable mais absolu qui aurait pu faire douter qu’il ait compris la question, et qui faisait réagir l’auditoire dans la houle d’un murmure amusé .

Voilà. L’année  Compagno-Proustienne 2012-2013  est bouclée ce soir.

Il y aura un cours en 2013-2014, mais pour l’heure, sans indication de contenu.

Wait and see. 

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