ARRÊTER D'ÉCRIRE QUAND ON N'A PAS LE GOÛT DE FAIRE AUTRE CHOSE …
Oui, j'en conviens, le titre était plus savant : Fins de la production littéraire en régime vocationnel.
Mais Nathalie Heinich est Directrice de Recherche au CNRS. Ce ne sont pas des emplois où l'on peut dire qu'on compte arrêter de fumer bien qu'on soit addict, mais seulement qu'on se projette vers une suspension de sa pratique vocationnelle d'auto-dégradation pulmonaire. Passons. A quoi servirait un chercheur en Sciences Sociales s'il s'exprimait de façon directement compréhensible? J'ai mauvais esprit et, à y réfléchir, le titre n'est pas si compliqué que cela, il souffre juste d'un peu d'enflure.
J'ai écouté l'exposé sans ennui. Nathalie Heinich s'exprime de façon agréable et son mouvement de main pour renvoyer en arrière sa mèche de cheveux est tout à fait plaisant. Ils faisaient un joli couple d'universitaires distingués, A.C. et elle, sur l'estrade.
L'échange de la fin a d'ailleurs été un moment fort intéressant, détendu, réellement dialogué. Antoine Compagnon était très bien et Nathalie Heinich très à l'aise.
Je n'ai pris aucune note. Dans les débuts, j'ai seulement retenu qu'à propos de la notion de don, la sociologue-séminariste parlait de conjonction du talent et du travail. La nuance entre don et talent est toujours intéressante à discuter. Le petit Larousse posé sur mon bureau définit le don comme disposition, qualité naturelle, talent; et le talent comme aptitude, capacité naturelle ou acquise. On peut en déduire que le talent peut s'acquérir, peut-être pas le don. Et on retrouve Georges Brassens auquel j'ai pensé à ce moment là (Le mauvais sujet repenti; écoutable sur youtube, ICI):
L'avait le génie,
Mais, sans technique, un don n'est rien
Qu'un' sale manie
Certes on ne se fait pas putain
Comme on s' fait nonne,
C'est du moins c'qu'on prêche, en latin,
A la Sorbonne.