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Mémoire-de-la-Littérature
7 décembre 2016

UNE REMARQUE LIMINAIRE

Scudéry

Accueil - Littérature Française Moderne et Contemporaine ... sur le site du Collège de France, on lit depuis peu  (ou je n'ai remarqué que depuis peu) cette brève introduction à son prochain cours d'Antoine Compagnon:

« D’une plume de fer sur un papier d’acier », c’est ainsi que Ronsard, combattant de la cause catholique et royale, s’adresse à Catherine de Médicis en 1562. « The pen is mightier than the sword », résumera Edward Bulwer-Lytton dans son drame Richelieu en 1839. Gautier disait de Scudéry, le capitaine Fracasse, qu’il « quittait l’épée pour la plume et ne se servait pas moins bien de l’une que de l’autre ». Depuis Homère et Hésiode, la poésie est aussi une agonistique ou une pugilistique. Au XIXe siècle, il est partout question de duel, d’éreintage littéraire. Au XXe, l’image de la boxe a pris le relais chez Hemingway ou Montherlant. La longue histoire de la métaphore de la «plume de fer», puis de l’« escrime », de la « boxe littéraire », sera explorée.

 

singe qui doute

Une phrase attire mon attention : Gautier disait de Scudéry, le capitaine Fracasse, qu’il « quittait l’épée pour la plume et ne se servait pas moins bien de l’une que de l’autre ». Attire mon attention et m'étonne. Telle que formulée, elle me semble fautive, car le capitaine Fracasse  n'est pas Scudéry, dans le roman. Georges de Scudéry, homme de lettres (XVII° siècle) qui existe par ailleurs et que Gautier cite en tant que tel.

Ne manquerait-il point un "dans"? Et n'attendrait-on pas: Gautier disait de Scudéry, dans le capitaine Fracasse, qu’il « quittait l’épée pour la plume et ne se servait pas moins bien de l’une que de l’autre »? 

Car le passage existe, effectivement (chapitre VIII): "Hérode avait choisi pour la représentation du lendemain, annoncée et tambourinée par toute la ville, Lygdamon et Lydias, ou la Ressemblance, tragi-comédie d’un certain Georges de Scudéry, gentilhomme, qui, après avoir servi aux gardes françaises, quittait l’épée pour la plume et ne se servait pas moins bien de l’une que de l’autre, et les Rodomontades du capitaine Fracasse, où Sigognac devait débuter devant un véritable public, n’ayant encore joué que pour les veaux, les bêtes à cornes et les paysans, dans la grange de Bellombre. Tous les comédiens étaient fort affairés à apprendre leurs rôles ; la pièce du sieur de Scudéry étant nouvellement mise en lumière, ils ne la connaissaient point.

Vétille? Certes, mais qui peut prêter à confusion ... car, sauf erreur, même en notant que Scudéry, auteur vantard dont s'est moqué Boileau, a un côté matamore, je n'ai rien vu qui laisse supposer qu'il ait pu servir de modèle à Gautier en tant que personnage. 

Je me suis autorisé un signalement . Rien ne bouge. Wait and see

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