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Mémoire-de-la-Littérature
26 janvier 2018

LEÇON n°3 - du 23 janvier 2018

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Le néologisme (?) choc de la séance: A.C. évoque le misogynisme de Paul-Louis Courier. Je suis étonné, invention ou résurgence d'un terme désuet ?

Ci-contre, c'est l'orthographe qui valse . Décidément, on trébuche sur le mot! 

 

Misogynie

Ne reste plus qu'à organiser un concours de beauté de plus...

 

Et à élire Miss Ogynie !

Miss Ogynie3

 

 

 

 

 

 

Simple clin d'œil. Laissons cela.

En vrac et au fil d'une écoute audio dérendue mais non somnolente, à la traîne d'un Antoine Compagnon tel qu'en lui même ainsi, tous les mardis le changent.

Pointillisme :

On reste sur Paul-Louis Courier. Ses pamphlets de la période 1820-1825. Avec quelques séjours à Sainte Pélagie à la clé, il acquiert une aussi grande qu'indiscutable célébrité. Parmi ses principales cibles : la Congrégation des Chevaliers de la foi, où il voit la main des jésuites. 

A.C. fait un détour par Louis Marie de Lahaye de Cormenin, soit Cormenin (1788-1868), pamphlétaire aujourd'hui tout à fait oublié.  A l'occasion d'une allusion à Sainte-Beuve, je vérifie que ce dernier est né en 1804, cadet de deux ans d'Hugo, qu'il précède largement, mort en 1869, dans la tombe. Ce qui est bien, avec Hugo, c'est que grâce à "Ce siècle avait deux ans, Rome remplaçait Sparte / Déjà Napoléon pointait sous Bonaparte", on sait toujours son année de naissance. 

Une formule de Jules Janin, ennemi déclaré de Balzac : "Le pamphlet est la vengeance à l'état de boulet de canon".

On évoque (déjà la semaine passée) l'expédition d'Espagne de 1823, dont Chateaubriand, alors aux Affaires étrangères, se glorifiera dans les Mémoires d'Outre-tombe :  « Enjamber d'un pas les Espagnes, réussir là où Bonaparte avait échoué, triompher sur ce même sol où les armes de l'homme fantastique avaient eu des revers, faire en six mois ce qu'il n'avait pu faire en sept ans, c'était un véritable prodige ! »

Courier , né en 1772, est plutôt ambivalent vis-à-vis de Chateaubriand, son aîné de quatre ans. Admiration et moquerie. C'est ainsi qu'il daube sur une expression, usuelle chez le Vicomte, et introduite par Rousseau dans la Nouvelle Héloïse . A.C. lit un long passage dont je retiens : "L'empereur Alexandre a dit à M. de Chateaubriand : ("...."). Il [Chateaubriand] entend sortir les paroles de la bouche de l'Empereur. On entend sortir un carosse ou des chevaux de l'écurie; mais qui diantre entendit jamais sortir des paroles ? " Courier, dit A.C., est coutumier du fait : il attaque sur un mot, une tournure, il y a du cuistre et du pédant chez lui.

Plus loin, un copieux passage de la Vie de Rancé, dernier ouvrage de Chateaubriand, où la mort de Courier, un quart de siècle après qu'elle est intervenue, est évoquée. Une sorte d'hommage: "Dans les bois de Larçay, jadis propriété de Rancé, dans les parcs de Montbazon (...) le 11 avril 1825 on trouva un cadavre . Le 10 avril, le jour finissant, une voix fut entendue : "Je suis un homme mort". Une jeune fille, cachée avec son amant dans de hautes bruyères, avait été témoin d'un meurtre. D'un autre côté, à demi vêtue, la veuve de Courier (c'était lui dont on avait retrouvé le cadavre), âgée de vindt-deux ans [30 précise A.C.] , descend la nuit parmi des personnages rustiques, comme une ombre délivrée. Les opinions de Courier à Veretz avaient réduit son intimité à des rivalités inférieures, chagrins qui n'intéressent personne, gémissements qui vont se perdre dans l'Océan muet qui s'avance vers nous. Peut-être quelque grive redit-elle l'acte tragique dans les bois où Rancé avait promené ses misères. Courier avait écrit dans sa Gazette du Village : " Les rossignols chantent et l'hirondelle arrive". Enfant d'Athènes, il transmettait à ses camarades le chant du retour de l'hirondelle. Courier, savant helléniste, esprit tumultueux, pamphlétaire à cheval, avait eu le malheur à Florence de tacher d'encre un manuscrit de Longus: ensuite l'éditeur d'un passage perdu de Daphnis et Chloé était venu s'ensevelir dans les lieux qu'avait habité l'éditeur d'Anacréon. Si les arbres sous lesquels fut tué Courier existent encore, qu'est-il resté dans ces ombrages, que reste-t-il de nous qui passons? Paul-Louis Courier aurait-il cru que l'immortalité pouvait porter la haire et se rencontrer dans les larmes? Le réformateur de la Trappe a grandi à Veretz; l'auteur du Pamphlet des pamphlets a diminué. La vie dans sa pesanteur descendit sur un esprit qui s'était dressé pour morguer le ciel. Chose remarquable! Courier, le philosophe, a fait ses adieux au monde par les mêmes paroles que Rancé, le chrétien, avait perdues dans les bois : "Détournez de moi le calice; la cigüe est amère". "

Ailleurs, Racine et Shakespeare est cité, de Stendhal, manifeste du romantisme.

L'heure d'écoute a passé, pas désagréablement. Il ne m'en restera sans doute à peu près rien. Même ces quelques bribes ... Verba volent

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