LEÇON n° 6 - Mardi 12/2/2019
J'avais relu avec soin le texte de Proust (Sur la lecture) pendant le week-end précédent. Du coup, l'exposé de Compagnon ne me semble pas exiger de restitution séparée. Relire le petit essai de Proust - car c'en est bien un, à sa façon - suffit. Tout y est, qui n'a pu être que redit.
Qu'a-t-on appris, en marge ? Que dans une lettre de 1904 à Marie Nordlinger , qui l'aidait dans la compréhension du texte original de Ruskin, il dit : "J'ai travaillé comme un nègre à Sésame". A.C. souligne que la phrase ne pourrait plus être écrite aujourd'hui. Pourquoi? Il s'agit là d'une correspondance privée. L'expression, il est vrai, n'est plus guère publiquement utilisable. On dira "J'ai travaillé comme un boeuf" et si on veut faire "djeune", on risquera : "Travail de ouf!".
Lors de ce même été 1904, Proust lit Maeterlinck, Le double jardin [qu'on peut lire ici : https://archive.org/details/ledoublejardin00maetuoft] avant l'année suivante de lire La sagesse et la destinée, puis, plus connu, La vie des abeilles.
Proust sollicite l'avis de ses amis sur son texte. Il affirme à Mme Straus qu'il aimerait écrire comme elle, et le redit à Robert Dreyfus, s'exaspérant de ses propres longues phrases et conscient aussi qu'elle lui sont nécessaires pour développer sa pensée en tissant ses fils de soie.
Oui, peu à dire.
Relire en réfléchissant Sur la lecture. Tout y est, clairement et complètement, exprimé.