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Mémoire-de-la-Littérature
12 mars 2020

ULTIMA vs NOVISSIMA VERBA

Capture d’écran 2020-03-07 à 11

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Si l’on n’est plus que mille, eh bien, j’en suis ! Si même
Ils ne sont plus que cent, je brave encor Sylla ;
S’il en demeure dix, je serai le dixième ;
Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là !

V.Hugo (Ultima verba)

 

Capture d’écran 2020-03-07 à 11... et Verlaine, caricaturiste.

Épris d’absinthe pure et de philomathie
Je m’emmerde (...)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J'ai pris une semaine de retard. Bah, personne n'en mourra. J'avais des choses plus sérieuses à faire. Et puis A.C. n'en finit pas de tourner autour d'un pot asez mal défini dans lequel Rancé commence à moisir. Assez content, semble-t-il, de se dire improvisateur brouillon de ses propres cours, il continue à déployer une démarche qui m'échappe presque entièrement. J'y glane des bouts de textes, et j'y construis une très provisoire culture de hasard qui sera demain évanouie. On reste dans le littéraire, ce qui m'intéresse plus que son affaire de Chiffonniers de Paris d'il y a quelques années (le bouquin paraît-il s'est bien vendu !), mais enfin c'est et ce n'est que par compilation d'avis divers sur un thème au bout du compte bien limité et qu'il réduit à peu de choses, à des jugements de X sur l'oeuvre terminale de Y, sans qu'on creuse outre mesure cette dernière (Dieu m'en préserve, notez, c'est souvent un tableau, et la peinture ne me dit rien  bien que je sois disposé à lui prêter une oreille attentive).

Chateaubriand s'écoute écrire sur la mort de Pauline de Beaumont, c'est un homme qui adore être ému et plus encore le faire savoir. Herman Broch, que je n'ai jamais lu, est une référence souvent appelée à la rescousse avec sa Mort de Virgile. Il est tristement probable que je n'irai jamais de ce côté là. A tort, je veux bien le croire, mais on ne peut pas tout faire. Et puis on court à bien des déceptions. Prenez l'affreusement long et filandreux poème de Lamartine, Novissima verba, cité ce jour. C'est quasiment de la publicité mensongère que de le mettre en avant. Qu'y a-t-il là dedans que la longue plainte versifiée avec une aisance certaine mais à l'écart de tout coup de génie, d'un qui n'est pas content et qui geint sur le mode tout fout le camp ma bonne dame, j'ai été mais je ne suis plus, et je pleure de retourner comme cela à la poussière, heureusement, il y a eu les femmes, ah! mon bon monsieur, les femmes, ça valait quand même le coup de connaître ça, et d'y revenir chaque fois que possible! Ben oui ... Et alors?

Non, prenez Pensées des morts, long poème aussi, dans Les harmonies poétiques et religieuses. Qu'a fait avec un goût très sûr Georges Brassens? Il a bâti une mélodie merveilleuse autour de la sélection raisonnée des meilleurs "moments" du poème ( fort de19 dizains et 11 quatrains !), ne reculant pas devant l'inversion de certains des dizains retenus et la troncature pouvant faire conclusion de l'un d'eux pour tirer de ce travail iconoclaste une ballade mélancolique et poignante. Le romantisme de Lamartine est trop bavard. Elagué, il touche bien davantage. A écouter ici : https://www.youtube.com/watch?v=iINN7-cUDeM

Mardi 3/3 dernier, A.C. voulait d'abord en finir avec le Chant du cygne.

Allons-y, à travers des captures d'écran et quelques remarques.

Capture d’écran 2020-03-07 à 11

C'est Maurice Barrès qui écrit cela. Il est dans le mythe du vieillard plein de sagesse et nourri d'expérience. Hugo était de ce bord là (Booz endormi) :

Les femmes regardaient Booz plus qu'un jeune homme

Car le jeune homme est beau, mais le vieillard est grand.

Le vieillard qui revient vers la source première

Entre aux jours éternels et sort des jours changeants;

Et l'on voit de la flamme aux yeux des jeunes gens,

Mais dans l'oeil du vieillard, on voit de la lumière.

Capture d’écran 2020-03-07 à 11

Barrès encore, qui parle semble-t-il du poème Au comte d'Orsay offert par Lamartine à son cousin, auteur de son buste (on peut le lire ici:https://fr.wikisource.org/wiki/Au_comte_d%E2%80%99Orsay). Barrès qui parle de "chant de cygne égorgé" et dit : "le siècle ingrat l'a trahi, il lui jette l'anathème et appelle la mort". Elle ne viendra (Lamartine écrit le poème début 1849) que vingt ans plus tard; une longue agonie auto-célébrée en somme:

Que la feuille d’hiver au vent des nuits semée,
Que du coteau natal l’argile encore aimée
Couvrent vite mon front moulé sous son linceul,
Je ne veux de vos bruits qu’un souffle dans la brise,
Un nom inachevé dans un cœur qui se brise !
J’ai vécu pour la foule, et je veux dormir seul.

Quelle rage cette versification des incompréhensions dont on s'affirme victime! Il est vrai que le score du poète aux élections présidentielles de décembre 1848 n'était pas de nature à renforcer sa confiance dans son destin. Il était le candidat de "l'illusion lyrique". Dans les campagnes, personne ne le connaissait. On demandait paraît-il : "C'est qui cette Martine?". Il a fait 0,28%.

A.C. cite Charles Alexandre, membre de l'institut, inspecteur général de l'Instruction publique, contemporain de Lamartine, qui a raconté la génèse de ce poème dont Lamartine lui a dit : "C'est un sublime 'Va te faire foutre' lancé au peuple". Aigri, Alphonse, mais n'oubliant pas de se déclarer sublime! Et, remarque qui intéresse A.C. dans la logique du chant du cygne, Charles Alexandre commente : "C'est le poète sonnant le glas de ses propres funérailles".

A.C. enchaîne ensuite, sur le mode de la prétérition, les "peut-être faudrait-il examiner ..." le cygne de Baudelaire (Andromaque, je pense à vous! Saisissant incipit), le cygne de Proust (renvoi au roman de Raczymow? Swann pour Swan?), ce chant du cygne qu'est la dernière représentation de Fancioulle dans Une mort héroïque, poème en prose de Baudelaire, la courte pièce du jeune Tchékov intitulée Le chant du cygne, ... ? Celle-là, A.C. l'a rapidement résumée. Je reproduis l'argument tel que fourni par Wikipédia : Une nuit, Svetlovidov s'endort ivre dans sa loge, après avoir interprété Calchas dans La Belle Hélène, d'Offenbach. Il s'éveille en pleine nuit, seul, apeuré et oublié de tous. Les portes du théâtre sont fermées de l'extérieur et il ne peut sortir. Cherchant de l'aide, il rencontre Ivanytch, qui ne sachant où demeurer passe la nuit dans une des loges. Cette rencontre inattendue amène les deux hommes à évoquer les heures glorieuses du théâtre autrefois, et la carrière passée de Svetlovidov, aujourd'hui âgé et malade. Il récite des tirades de ses chevaux de bataille, comme Boris Godounov, Othello, Le Roi Lear, Hamlet, dans une interprétation magistrale qui est son chant du cygne.

Il revient un peu (A.C.) sur Hermann Broch / La mort de Virgile, sorte de chant du cygne de la littérature où Blanchot voyait même une allégorie de la fin de la civilisation occidentale. Là, je repète sans au fond comprendre. Je n'ai jamais lu Blanchot. Et sur La Mort de Virgile, j'ai parcouru une courte étude d'apparence savante et de Stalker (le blog de Juan Asensio, qui me semble être un drôle de bonhomme, au feeling, capable d'une violence d'expression excessive; on peut voir ICI), étude à laquelle, faute d'accepter d'y consacrer le temps nécessaire, peut-être, je n'ai pas compris grand-chose.

Conférence de Broch en 1932, pour les 50 ans de l'Ulysse de Joyce en quoi il voit une oeuvre d'art totale en conformité avec son époque qui est celle de l'émiettement des valeurs, parlant d'infini et de mort.

Capture d’écran 2020-03-07 à 12

J'ai perdu le fil de la constatation, mais le chant du cygne démesuré, c'est bien Ulysse (Ulysses). Avec selon A.C. l'ambiguité d'une fin (on revient à Virgile, second §) qui vaut peut-être aussi promesse de renaissance, même si Broch voit surtout celle-ci du côté de Kafka. Ci-dessous, extrait d'une lettre de ce dernier à Milena:

Capture d’écran 2020-03-07 à 12

Je ne sais plus comment le contenu s'insère dans le raisonnement (?) d'A.C.

Concernant Ulysses (Ulysse), je me suis acharné il y a quelques années sur le blog AutreMonde (ednat.canalblog.com), parallèle à celui-ci, exactement de l'été 2010 à l'hiver 2011, à chroniquer le livre chapitre par chapitre. Je ne me souviens de rien sinon de ceci : fatigant. Je redonne la conclusion désabusée de ce long effort lors de la dernière chronique:

Je me suis lancé dans la lecture d’Ulysse autour de l’été 2010. Pas d’autre motivation que celle, fort sotte, de ne pas mourir – au sens des conventions de la culture littéraire – idiot. Ensuite, ayant pris quelques notes, le souci de ne pas les voir se perdre …

Y a-t-il des acquis personnels à l’issue de cet effort de longue haleine, mise à part la satisfaction d’être allé jusqu’au bout - avec une coupable accélération de cheval sentant l’écurie pour la recension des trois derniers chapitres ? Je ne saurais l’affirmer. Sans doute … mais sans savoir si le jeu en valait la chandelle.

On cite toujours Montaigne et nos occupations qu’il disait toutes farcesques. Celle-là le fut quand même particulièrement. Je ne retiendrai probablement, ayant lu Ulysse, que le souvenir que j’ai lu Ulysse. Qui sait si l’on ne gravera pas sur ma tombe : Il l’a fait ! 

Dans une récente livraison (Vendredi 16 septembre) du supplément littéraire du Monde, la romancière Shumona Sinha , à la question [Quel est] le chef-d’œuvre officiel qui vous tombe des mains ? a répondu: "Ulysse de James Joyce". J’ai réussi à le terminer, mais avec effort. Qu’elle soit ici remerciée pour son soutien !

Suite à une référence de William Marx lors de sa leçon inaugurale de janvier dernier (pas écoutée; il faudrait, elle est en ligne ...), A.C. a lu The ABC Murders, roman d'Agatha Christie publié en 1936:

Capture d’écran 2020-03-07 à 12

Il était généreux, quoiqu’il fût économe ; Les femmes regardaient Booz plus qu’un jeune homme, Car le jeune homme est beau, mais le vieillard est grand. 6 Le vieillard qui revient vers la source première, Entre aux jours éternels et sort des jours changeants ; Et l’on voit de la flamme aux yeux des jeunes gens, Mais dans l’œil du vieillard on voit de la lumière.
Lire la suite sur : https://www.etudes-litteraires.com/hugo-legende-des-siecles.php
Il était généreux, quoiqu’il fût économe ; Les femmes regardaient Booz plus qu’un jeune homme, Car le jeune homme est beau, mais le vieillard est grand. 6 Le vieillard qui revient vers la source première, Entre aux jours éternels et sort des jours changeants ; Et l’on voit de la flamme aux yeux des jeunes gens, Mais dans l’œil du vieillard on voit de la lumière.
Lire la suite sur : https://www.etudes-litteraires.com/hugo-legende-des-siecles.php

 ...où l'on retrouve cette manie des chanteurs d'Opéra dont Kafka parle à Milena et qui consiste à mourir bruyamment dans des agonies interminables. "Le détective qui enquête sur sa propre mort, c'est un peu ça aussi, La Mort de Virgile". N'ayant à ce jour lu ni l'Agatha Christie, ni l'Hermann Broch, je laisse à A.C. toute la responsabilité de cette affirmation.

Nous voici à mi-parcours de la séance. A.C. en a fini selon ses propres critères avec l'affaire du Chant du Cygne. Il veut maintenant aborder la question des Ultima verba et son conflit avec les Novissima verba puisqu'il nous affirme, après quelques étymologies latinisantes, qu'il y a deux écoles, les tenants des Ultima (Barrès) et ceux des Novissima (Gide) pour une même signification, en gros, les dernières paroles. Les Montaigu contre les Capulet! Le cassoulet de Castelnaudary contre le cassoulet de Toulouse! La chocolatine versus le pain au chocolat! Luttes terribles et au fond fratricides.

Disant qu'il va citer la vie de Rancé - en fait dans une approche ultra marginale, une digression de digression de Chataubriand - A.C. projette ceci :

Capture d’écran 2020-03-11 à 21

... pour s'interroger sur ce voculaire qui a fait et fait polémique. Faute de frappe (mis pour vocabulaire, qui le remplacera dans une édition suivante) ou néologisme génial? Lapsus sénile ou invention sublime? A.C. en tient pour le sublime. Et il adhère à l'interprétation ci-dessous d'André Beaunier, chroniqueur et critique littéraire, ami de Proust:

Capture d’écran 2020-03-11 à 21

 Pour rappel (Wikipédia): 

Un obituaire (du latin obitus : mort, décès) est un registre où sont inscrits le nom des morts et la date anniversaire de leur sépulture afin de célébrer des offices religieux pour le repos de leur âme. Employé comme adjectif, le terme signifie en rapport avec la mort, par exemple : registre obituaire, inscription obituaire.

Volucraire: Ouvrage ancien (Moyen Âge) qui rassemble des descriptions d'oiseaux réels ou légendaires.   Bestiaires, lapidaires, volucraires. On donne ces noms à des poèmes scientifiques sur les bêtes, sur les pierres, sur les oiseaux. — (Jean Calvet, Manuel illustré d’histoire de la littérature française, J. de Gigord, 1951, p. 54)

Petit retour sur les dernières paroles de Pauline de Beaumont (Mémoires d'Outre-Tombe) : "Je tousse moins, mais il me semble que c'est pour mourir sans bruit". Assez touchant, effectivement. Avec ce commentaire (qu'A.C. estime un peu mesquin, ce qui ne me saute pas aux yeux) de Sainte-Beuve: "Voilà de ces mots charmants dans leur tristesse, comme en avait cette âme aérienne". Mais il y eut encore, à lui adressée,  cette phrase que Chateaubriand fera copier et diffuser dans son cercle d'amis de haute volée, pour la satisfaction ou le plaisir (?) de peindre une belle mort , lucide, acceptée : "Elle aperçut quelques larmes que je cherchais à lui dérober; elle me tendit la main et me dit: Vous êtes un enfant. Est-ce que vous ne vous y attendiez pas?" Et quelques lignes plus bas, toujours dans les Mémoires : "Eh bien, êtes vous content de moi?".

D'autres derniers mots sont évoqués. Ainsi, de Gertrude Stein à Alice B. Toklas. On est dans les derniers instants de Gertrude et elle demande à Alice : Quelle est la Réponse? Celle-ci, dévastée, est à court de mots. Gertrude alors, se tournant vers le mur aurait dit, avant de mourir : Quelle était la question? (So, what was the question?)

Et puis on a quelques autres novissima verba de référence, citations extraites des Fleurs latines des dames et des gens du monde de Pierre Larousse, matrice de ce qui deviendra les Pages roses de son dictionnaire:

 

Capture d’écran 2020-03-13 à 11

Donc, l'expression a cours. Bien.

Le pastiche de Verlaine qui suit est donné en entier, et A.C. le lit in extenso, sans que les grossièretés du poète semblent lui rester en travers de la gorge, ce qui offre un décalage un peu surprenant chez un homme si visiblement retenu et courtois, vieille France presque. Savourerait-il là quelque écart régressif? Comme quoi ... A moins qu'il ne s'oblige.

Capture d’écran 2020-03-11 à 22

Peu d'explications. Et donc voici un commentaire qui éclaire un peu l'affaire (trouvé sur le site  abardel.free.fr consacré à Rimbaud - tout à fait intéressant):

Capture d’écran 2020-03-13 à 14

Michael Pakenham, universitaire anglais, mort en 2013, est l'éditeur de la correspondance générale de Verlaine 1857-1885, Fayard 2005.

Cros, c'est Charles Cros, poète, chercheur, ancien professeur de Chimie à l'Institut de Paris des sourds-muets, animateur du Cercle des poètes zutiques. Qui ne connaît, ne fut-ce qu'en passant, son Hareng Saur ?

Il était un grand mur blanc — nu, nu, nu,

Contre le mur une échelle — haute, haute, haute,

Et, par terre, un hareng saur — sec, sec, sec.

Il vient, tenant dans ses mains — sales, sales, sales,

Un marteau lourd, un grand clou — pointu, pointu, pointu,

Un peloton de ficelle — gros, gros, gros.

Alors il monte à l'échelle — haute, haute, haute,

Et plante le clou pointu — toc, toc, toc,

Tout en haut du grand mur blanc — nu, nu, nu.

Il laisse aller le marteau — qui tombe, qui tombe, qui tombe,

Attache au clou la ficelle — longue, longue, longue,

Et, au bout, le hareng saur — sec, sec, sec.

Il redescend de l'échelle — haute, haute, haute,

L'emporte avec le marteau — lourd, lourd, lourd,

Et puis, il s'en va ailleurs — loin, loin, loin.

Et, depuis, le hareng saur — sec, sec, sec,

Très lentement se balance — toujours, toujours, toujours.

J'ai composé cette histoire — simple, simple, simple,

Pour mettre en fureur les gens — graves, graves, graves,

Et amuser les enfants — petits, petits, petits.

Ernest Cabaner est un musicien bohème et excentrique, ami de Verlaine qui le dépeint comme "un Jésus-Christ après trois ans d'absinthe". Après divers emplois précaires dans le milieu artistique à Paris, il était devenu barman et pianiste à l'Hôtel des Étrangers où se réunissait le Cercle des poètes zutiques  en 1871-1872. François Coppée était leur tête de turc.

Les Murgers? Se murger, c'est boire jusqu'à la saoulerie. Le terme peut désigner la confrérie des ivrognes de l'Académie de l'Absinthe.

A partir de là, A.C. se centre sur des citations de Barrès, érigé en champion des Ultima verba, renvoyant à la leçon suivante son challenger Gide, champion, lui, des Novissima verba! Barrès, dit A.C., fasciné par l'émergence d'un possible style tardif chez les grands artistes, défenseur de la thèse du vétéran génial et dont la première des citations qui suivent prend sa source dans des propos sur le Tintoret, né à peu près au moment où Vinci s'éteignait, dont il admire les derniers tableaux.

Capture d’écran 2020-03-11 à 22

Il s'agit pour Beethoven du Quatuor n° XV; et pour Shakespeare? A.C. risque le personnage de Prospero, dans La tempête. On continue:

Capture d’écran 2020-03-11 à 22Capture d’écran 2020-03-11 à 22

Capture d’écran 2020-03-11 à 22El_Greco_006

Le chef d'oeuvre du Greco me laisse rêveur .... XVI° siècle et synthèse paraît-il du maniérisme renaissant et de l'art byzantin. Ah...! Cette Pentecôte, en tout cas, vue en reproduction, ne fait rien vibrer chez moi ... et ce n'est pas le moment de voyager, nous a dit le Chef de l'Etat hier soir, pour aller entrer en résonance devant l'original!

Capture d’écran 2020-03-11 à 22

Barrès a vraiment l'air d'y croire ... Etrange. Et puis, bis repetita, à la variante finale près :

Capture d’écran 2020-03-11 à 22

Les derniers vers de Hugo, je ne sais pas, mais on trouve l'affirmation que ses dernières paroles ont été : "C'est ici le combat du jour et de la nuit… Je vois de la lumière noire". Hugo avait obtenu un accessit au Concours Général de 1818, en Sciences Physiques. La lumière noire (ou lumière de Wood) existe, émission dont les longueurs d'onde sont dans l'ultra-violet, émission invisible à l'oeil nu, apparue dans le milieu de la Physique suite aux travaux de l'américain Robert Williams Wood, une dizaine d'années (?) après la mort de Victor Hugo. Une fois de plus visionnaire? 

Barrès, toujours :

Capture d’écran 2020-03-11 à 22

Sur ce Jacob luttant avec l'ange, Delacroix avouait "avoir beaucoup peiné". L'enfant de génie auquel pense Barrès (précise A.C.), c'est Blaise Pascal. Comment ne pas renvoyer alors à Chateaubriand dans Le Génie du Christianisme ? Voici : Il y avait un homme qui à douze ans avec des barres et des ronds, avait créé les mathématiques ; qui à seize avait fait le plus savant traité des coniques qu’on eût vu depuis l’antiquité ; qui à dix-neuf réduisit en machine une science qui existe tout entière dans l’entendement ; qui à vingt-trois ans démontra les phénomènes de la pesanteur de l’air, et détruisit une des grandes erreurs de l’ancienne physique ; qui à cet âge où les autres hommes commencent à peine de naître, ayant achevé de parcourir le cercle des sciences humaines, s’aperçut de leur néant, et tourna ses pensées vers la religion ; qui depuis ce moment jusqu’à sa mort, arrivée dans sa trente-neuvième année, toujours infirme et souffrant, fixa la langue que parlèrent Bossuet et Racine, donna le modèle de la plus parfaite plaisanterie comme du raisonnement le plus fort ; enfin, qui, dans les courts intervalles de ses maux, résolut par abstraction un des plus hauts problèmes de géométrie et jeta sur le papier des pensées qui tiennent autant du dieu que de l’homme : cet effrayant génie se nommait Blaise Pascal.

Barrès poursuit :

Capture d’écran 2020-03-11 à 22

Belle conclusion, mais qui fait sourire quand on sait (A.C. dixit) qu'elle est extraite d'une lettre de Saint Jérome à une jeune fille, une lettre de conseils pour conserver intact ce trésor qu'est sa virginité, avec, au fondement de la méthode, la lecture jusqu'à l'épuisement de grands textes pieux, jusqu'au moment où, terrassée par la fatigue, elle s'effondrera sur sa page, le visage dans le livre. J'imagine ladite jeune fille :

grand-éclat-de-rire

 

Tout ça me semble bien foutraque.

Enfin, on a "causé" ... et rebâtir quelque chose, sans doute en perdant un peu de Compagnon en route, mais en allant chercher sur le Net des compléments, n'a pas été désagréable.

 

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