Deux Antoine pour le prix d'un ... est-ce une affaire?
NDLR: Notes brutes que ce qui précède. Pour moi, Althusser reste le meurtrier maniaco-dépressif d’Hélène Rytmann, sociologue et son infortunée épouse, étranglée au petit matin du 16/11/1980 dans leur appartement de fonction de l’ENS, rue d’Ulm. Et ceci occulte entièrement ce que je pourrais penser de sa pensée. Il a essayé de se justifier/expliquer dans une autobiographie réputée délirante et publiée deux ans après sa mort, début des années 1990: L’avenir dure longtemps. Pas pour tout le monde, a dû penser sa femme, ou ce qu’il en restait. Analysé par Eric Marty qu’on a vu l’an passé ou il y a deux ans en séminaire, avec Claude Lanzmann sauf erreur, le livre conduit le lecteur critique à cette conclusion que, homme et œuvre mêlés, la folie a été de part en part la seule véritable pensée d’Althusser. À partir de là ... On pourra lire un article d’information de Dominique Dhombres sur cette affaire à l’adresse: http://psychamarx.blogspot.com/2006/07/7-heures-le-dimanche-16-novembre-1980.html
J’ai ensuite encore pris quelques notes décousues, au fil des énoncés de Compagnon. Il y est question de Waldeck-Rochet, comme premier leader communiste à s’être médiatisé, primo-utilisateur de la faucille et du marteau dans une émission de télévision. J’entends “prémices du programme commun”. J’entends “Il faut trancher la crise de l’UEC”, et aussi “ Aragon dénonce Althusser pour ses références maoïstes dans un discours au Comité Central d’Argenteuil”, contre les conclusions duquel se déchaînera le petit cercle de la rue d’Ulm avec Benny Levy en tête, clamant que Le Marxisme n’est pas un Humanisme. Et puis j’entends parler de dissidence lacanienne et de fondation des Cahiers pour l’analyse. Après quoi, A.C. déplore de ne plus avoir le temps d’aborder les écrits de Lacan, mais se console de ce que lors de son séminaire, Elisabeth Roudinesco a ouvert cette voie et défriché le terrain. Il se contente donc de rappeler la volonté de Lacan de réagir à une publication de Paul Ricœur qu’il accusait de plagiat et de lui voler indûment ses angles d’attaque linguistiques. “Je suis celui qui a lu Freud”, disait Lacan. Sous-entendu, sans doute: ... et le seul à avoir compris. On termine à 17h35, en apprenant qu’en traversant la cour de l’ENS-Ulm, les jeunes gens venus de chez Althusser pour pousser la porte du séminaire de Lacan allaient tirer dans les années suivantes ce dernier vers l’extrême gauche. Pas bien clair, ni passionnant, ni mieux que plus ou moins journalistique, tout ça. Pas de quoi se plaindre non plus: Je suis sorti indemne.Je venais voir un peu ce que j’avais raté en suspendant pour l’année en cours mon assidue assiduité, déjà fort entamée l’année précédente. Ma foi, pas grand-chose qui me fasse naître du regret. Compagnon se maintient en forme, mais pour raconter quoi? Et moi je me noie dans le fond et vais aux endormissements.