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Mémoire-de-la-Littérature
9 février 2018

LEÇON n°5 - du 06 février 2018

Armand_CarrelNon pas seconde, puisqu'il y en aura encore une, mais deuxième leçon consacrée à Armand Carrel. Moi qui écoute paresseusement ces exposés, je m'interroge sur l'intérêt que porte A.C. au personnage, dont il fait aujourd'hui une figure héroïque et immense, planant au-dessus de la presse politique des années 1830. Une forme de romantisme au bénéfice d'un antiromantique?

Son cours est au fil des années devenu un cours d'histoire de la période 1820-1870 au long duquel il s'impose des angles d'attaque successifs qui épuisent un peu ma bonne volonté.

Pourquoi pas Carrel? Sans doute.  Mais aussi:  pourquoi?

A.C. s'attache à le grandir de la liste de ceux qui l'ont admiré.  John Stuart Mill, grand penseur libéral du XIX° siècle sera convoqué le premier.  Suivront à des degrés d'investissement divers Stendhal, Sainte Beuve, et parmi d'autres, soulignés par les dithyrambes de leurs éloges funèbres, Emile Littré et Désiré Nisard. Une place privilégiée sera réservée à Chateaubriand, adversaire politique en même temps que glorieux aîné qui tissera avec Carrel une forme d'amitié fondée sur l'estime réciproque. 

A la volée et très lacunairement :

- L'aura de Carrel est extraordinaire dans les années 1830-1836. A.C. parle d'étalon naturel de la presse d'opposition, de saint républicain idéalisé, canonisé post mortem. L'acmé, peut-être, en 1834.

- 25 février1830, la bataille d'Hernani. Carrel prend position contre. Il n'aime pas Hugo, ni en général les romantiques.

- Pour Sainte Beuve, la petite armée de Carrel, ce sont ses articles.

- Carrel a facilement la menace du duel à la bouche: Quand vous voudrez, Monsieur! lui sert d'argument apodictique. 

- Carrel? Dignité,  républicanisme rigoureux, autoritaire et militaire (Clémenceau et Manuel Valls?), allure grand seigneur, volontiers hautain.

- Son apologie des girouettes plaît beaucoup à A.C. L' argument de Carrel? Mise au dessus des régimes qui passent, action en faveur du seul intérêt général. A.C. veut y voir l'attitude des hauts fonctionnaires qui servent l'Etat quel que soit le régime. Attention : Vichy? 

On se souvient de la réponse d'Edgar Faure, nettement plus cynique, qui fut affublé de ce qualificatif: Ce n'est pas la girouette qui change de direction, c'est le vent ...

- Position de Carrel sur la commémoration du 21 janvier, anniversaire de la mort de Louis XVI : Contre.

 

Duchesse de Berry

- Chateaubriand en décembre 1832: Mémoire sur la captivité de Madame la Duchesse de Berry, avec cette formule qui fera florès :  "(…) votre fils est mon roi”.  Marie Caroline, fille de François Ier roi de Naples, a épousé le duc de Berry, fils de Charles X. La duchesse est la mère du duc de Bordeaux, "l’enfant du miracle" (le duc de Berry a été assassiné le 14 février 1820, son fils est né le 29 septembre), appelé Henri V par les légitimistes, dont Chateaubriand, leur porte-parole. Il soutient la duchesse, même s’il tente de modérer ses excès et son agitation. En 1832 la duchesse a fomenté une conspiration et tenté de rallier les ultras à sa cause : renverser Louis-Philippe d’Orléans, l'usurpateur, et mettre sur le trône Henri, fils posthume du duc de Berry. Vivant en italie depuis 1831, elle décide de se lancer dans  une folle équipée qui échoue lamentablement. Entourée des légitimistes gagnés à sa cause elle débarque secrètement, en avril 1832 sur les côtes de Provence. Mais elle ne parvient pas à entraîner à sa suite les ultras marseillais et doit se cacher. Pourchassée par la police, elle parvient à gagner la Vendée déguisée en jeune paysan, tente d’intéresser les Vendéens à son combat, … mais elle rencontre peu d’échos auprès de la population. Plus de trente ans ont passé depuis les guerres de Vendée. C’est désormais une région pacifiée et son projet apparaît comme une extravagance, même si elle trouve l’appui du baron de Charrette. Elle se réfugie à Nantes où elle est découverte, à la suite d’une trahison et transférée à la forteresse de Blaye. (source : internet)

Chateaubriand avait écrit, dans la conclusion de son Mémoire :  "Illustre captive de Blaye, Madame ! que votre héroïque présence sur une terre qui se connaît en héroïsme, amène la France à vous répéter ce que mon indépendance politique m'a acquis le droit de vous dire : Votre fils est mon Roi !"  

Zumalacarregui

Tomás de Zumalacárregui y de Imaz : ce général basque espagnol, chef de file des carlistes, meurt en juin 1835 dans la première guerre carliste  qui oppose, suite à la mort du roi Ferdinand VII d'Espagne, les partisans de sa fille Isabelle et ceux de son frère Charles. Armand Carrel, politiquement opposé, consacrera dans le National, qu'il dirige,  un article à la mémoire du général dont la haute figure n'était sans doute pas sans entrer en  résonance avec son propre caractère. Evoqué par Désiré Nisard dans l'article qu'il écrit en 1837 pour le premier anniversaire de la mort de Carrel : "(...) L’admirable portrait que Carrel fit [de Zumalacarregui] n’était si vrai que parce qu’il avait rêvé, sous un drapeau meilleur, le rôle du chef biscayen." (source: internet)

- Multiples procès pour divers articles d'opposition à la Monarchie de Juillet publiés dans le National qui donnent à Carrel, entre 1830 et 1834, l'occasion de se défendre et d'être toujours acquitté après être allé en cassation, au nom de la liberté de la presse et d'opinion, jusqu'à ce qu'une modification de la procédure (ou un changement d'angle d'attaque appuyé sur la résurgence d'un texte idoine) le retrouve condamné à six mois de prison (3x2 mois, sur trois motifs) qu'il effectuera à Sainte Pélagie ... où il recevra de nombreuses visites de Chateaubriand (celui-ci affirmera: plusieurs fois par semaine). 

- Etc. ....

A suivre, donc ...

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